Historique

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2024

Historique de la société vaudoise de navigation

Tiré de textes préparés par le Président Georges Dupuis pour le centième anniversaire en 1946, le Président Raymond Bado en 1981, le Président Gilbert Dupuis, la documentation du cent cinquantième en 1996 et le Président d’honneur Georges Christinat.

Bref historique d’Ouchy :

Année 1144 : Les habitants d’Ouchy obtinrent une franchise de l’Évêque Amédée de Lausanne leur permettant de gérer à leur guise le trafic marchand accostant au port. Leur autonomie fut annihilée par les Bernois lorsqu’ils occupèrent la totalité du Pays de Vaud en 1536. Quand ils durent le quitter, en 1798, le préfet de Lausanne radia l’inscription épiscopale.

Ouchy ne fut pas toujours un havre de paix. Du temps de la domination bernoise, l’avis des magistrats lausannois fut sans ambages : « La population du Port d’Ouchy est d’un maniement difficile », mais on eut besoin des bateliers pour la marine marchande d’alors des pêcheurs qui apportèrent en ville leurs produits toujours fort appréciés.

OUCHY – origine du nom (Hypothèses exposées par notre membre Etienne Grand, guide lausannois) :

  • 1188 : Landry de Durnes = première mention de Oschies, nom de propriétés que l’évêque possédait vers Montchoisy.
  • En face, Dent d’Oche (à rejeter, car patois chablaisan = houchou = entaille sur montagne).
  • Noms de famille Ouchy et Oschies (France mais pas Suisse).

Période gallo-romaine : (origine celtique ou gauloise)

Deux villas romaines proches du lac :

  • Villa Vitus qui serait l’origine du nom de Vidy.
  • Villa Osciacus qui serait celle d’Ouchy.

 

Vers le milieu du XIXème siècle, alors qu’Ouchy fut relié à la ville par une route étroite et rapide d’une part et que Lausanne compta à peine 18’000 habitants d’autre part, quelques citoyens amis du lac fondèrent la Société de Navigation Vaudoise. Le Château, orgueil de notre beau « village », fut entouré par de vieilles masures et des entrepôts. C’est dire combien il fut téméraire, pour ces pionniers, de fonder une société à but sportif et folklorique.

Que de chemin parcouru depuis ces temps lointains et bénis, où les soucis n’entravèrent en rien la bonne marche des Sociétés. La première fête de la navigation, sous l’égide de Monsieur de Cerjat, riche notable de la Propriété Bellerive, fut relatée par un article paru dans le « Nouvelliste Vaudois » du 28 août 1846. Le succès convainquit les organisateurs de fonder la « Société de Navigation Vaudoise » le 27 décembre 1846, chargée de la perpétuer.

Un premier règlement (statuts) comportant 17 articles fut établi. Citons par exemple l’article 11 : « le fait du premier mariage de l’un des membres obligera celui-ci à verser dans la caisse de la société une finance d’au moins 2 francs de Suisse ». L’article 14 : « Une parade en costume de matelot, les courses d’embarcations, la distribution des prix et la danse constitueront la fête ».

En 1851 & 1852, le président fut M. F. Ch. Ruchonnet et la fête, suivie par toute l’aristocratie lausannoise, se déroula selon un rituel bien établi : Courses de canots suivie par le public agglutiné sur la place et les barques à voiles latines, des jeux nautiques et feux de Bengale constituèrent les principales activités. La cantine, affermée à une personne de confiance, s’intitula une “vendange” de vin. Sur la place de fête des estrades furent construites et l’on paya pour voir danser.

1851 & 1852

La Société de Navigation Vaudoise fut présidée de 1846 à 1896 par Messieurs Ch. Ruchonnet, de Cerjat, Perdonnet, de Crouzat et de Saugy. Les archives manquent pour trouver davantage de renseignements relatifs à l’époque. Vers 1875 elle prit son nom d’aujourd’hui « Société Vaudoise de Navigation ».

Leurs successeurs : 1897 - 1903 François Perrin / 1904 -1910 Albert Perrin / 1911 -1912 A. Giroud / 1913 -1927 Henri Blanc - Héritier / 1928 -1937 Louis Chollet / 1938 -1947 Georges Dupuis / 1948 -1954 Charles Riedweg / 1955 -1971 Henri Blanc Dupuis / 1972 -1990 Raymond Bado / 1991 - 2004 Gilbert Dupuis / 2005 – 2022 Georges Christinat, 2022 à … Alain Gallusser.

1846 à 1896

Le Léman connut bien des tragédies, en particulier le naufrage de l’Hirondelle en 1862, puis celui du 23 novembre 1883, quand le vapeur Cygne éperonna le bateau Rhône entre Ouchy et Évian, lequel sombra en quelques minutes, engloutissant onze passagers et membres d'équipage. La catastrophe convainquit la Municipalité lausannoise de mandater la Société Vaudoise de Navigation pour créer un groupe de sauveteurs, lesquels fondèrent la Société de Sauvetage sur le Léman en 1885.

1885

En 1920, la Société prit un nouvel essor, de nouveaux statuts furent adoptés et la construction d’un garage à bateaux décidée. L’année suivante, pour marquer durablement son 75ème anniversaire, une récolte de fonds permit de construire le hangar et d’acquérir quatre magnifiques péniches de chasse à trois rameurs auprès d’un membre actif, Dénéréaz, constructeur à Pully. Jusque-là, les embarcations indispensables aux concours furent empruntées aux loueurs de bateaux. Jacques Rhoner, membre d’honneur, fit don en 1936 de deux péniches à un rameur fabriquées par Charles Janin, surnommé Titi Janin, membre actif, constructeur de bateaux à Ouchy. Une troisième péniche lui fut également commandée, Centenaire, probablement inaugurée en 1946.

1920

Pendant les guerres de 1914 à 1918 et de 1939 à 1945, les activités de la Société se limitèrent à l’organisation de régates internes qui eurent lieu chaque année. En 1946 la Société Vaudoise de Navigation fêta son centième anniversaire et reçut, des mains du Docteur Francis Marius Messerli, médecin de la Ville de Lausanne, fondateur et premier Grand patron de la Noble et vénérable Confrérie des Pirates d’Ouchy, un tableau du fameux peintre vaudois François Bocion, représentant la fête de la Navigation en 1870. L’œuvre, convoitée par un collectionneur zurichois, fut achetée grâce aux 7'000.- francs qu’il récolta par une souscription. Aujourd’hui, elle est toujours propriété de la NANA qui l’a déposée au Musée Historique de Lausanne où elle est visible en permanence.

La Société Vaudoise de Navigation, par son Président Henri Blanc-Héritier, avec l’appui du Docteur Francis-Marius Messerli, fondit la Noble et vénérable Confrérie des Pirates d’Ouchy en 1934, après la décise du Rhône, de Lyon à Marseille. Monsieur Messerli en devint le Premier Grand Patron (Président).
1914 à 1918 et 1939 à 1945

C’est en 1958, pour des raisons financières, que fut organisée la dernière fête de nuit. En 1971, à l’occasion du 125ème anniversaire, un nouveau drapeau dessiné par le Président fut acquis. En 1977, deux péniches à trois rameurs furent remplacées par deux yoles à deux rameurs en polyester, construites à Côme, parrainées par le futur Président de la Confédération suisse Jean-Pascal Delamuraz, lequel fut également le Président d’honneur du cent cinquantième anniversaire de la NANA en 1996.

 

Le bassin d’Ouchy, utilisé autrefois pour le transport des marchandises, devint un très beau port de plaisance. Les barques à voiles latines disparurent définitivement du paysage lémanique, à l’exception de la “Vaudoise”, acquise en 1944, de même que les répliques que sont la Neptune à Genève, la Savoie à Evian-les-Bains, la Demoiselle à Villeneuve et la Cochère au Bouveret. La Compagnie générale de navigation sur le Léman (CGN) disposa dorénavant d’un bassin protégé par une digue, d’un hangar, d’ateliers et d’un dock pour entretenir et rénover ses diverses unités.

1958

Nos amis rameurs du Rowing et du Lausanne-Sports quittèrent Ouchy et s’installèrent dans leur merveilleux site de Vidy construit lors de l’Exposition nationale de 1964. Les membres du Cercle de la voile de Lausanne, voisins de la NANA durant plusieurs années et l’Union Nautique Ouchy Lausanne (UNOL), emménagèrent dans le nouveau bâtiment administré par la Société Nautique Ouchy (SNO).

 

Le garage à bateaux de la Nana retrouva sa place après la construction du parking au début des années nonante. La Ville de Lausanne offrit le deuxième chalet mitoyen par moitié à la NANA et à la Confrérie des Pirates d’Ouchy, afin que leurs membres puissent jouir d’un local.

1964

Dès le milieu du 20ème siècle, la NANA participa à des manifestations lacustres ou cortèges en costume folklorique, avec la participation de demoiselles d’honneur. Diverses animations internes virent le jour au fil des ans : une soirée jambon, un loto, des risottos de printemps et d’automne avec nos amis Pirates, une traversée du Léman Evian-les-Bains et retour baptisée l’Armada ainsi qu’une soirée de fin d’année.

 

A la suite de la participation de la barque « La Vaudoise » à Brest en 2004, certains membres de la Nana ont découvert avec enthousiasme l’aviron de mer sur des yoles adaptées aux vagues de l’océan et une barque de ce type à 4 places a été acquise en 2011 pour le plus grand plaisir des sportifs de la société.

 

La construction de la nouvelle Place de la navigation attira toujours davantage de manifestations durant la belle saison, au point que la Fête de la NANA se retrouva noyée dans une foule de gens peu intéressés par ses activités lacustres et moins attractives.

 

Dès le milieu du 20ème siècle

Depuis quelques années, la pratique de l’aviron de loisir a pris un nouvel essor et de nombreuses personnes ont adhéré à la société. À n’en pas douter, cette discipline attirera toujours plus des sportives – ifs. La Nana a également participé en 2021 et 2022 à la régate Léman-sur-mer, compétition qui se pratique sur des yoles de mer à un, deux ou 4 rameurs.euses avec barreur, organisée par le club de Lausanne-Sport Aviron et c’est, à n’en pas douter, un évènement important pour la pratique et le développement de l’aviron de loisir.

Maintenant

La conclusion est apportée par plusieurs présidents qui se sont succédé :

 

Le plein succès souhaité à “nos enfants” par le Président Georges Dupuis, dans son discours du centenaire, s’est réalisé puisque les activités de notre Chère NANA demeurent prospères, comme l’a rappelé son petit-fils Gilbert Dupuis, Président, dans la plaquette du cent-cinquantième en 1996 : « L’entente y est parfaite entre les anciens et les jeunes. Que l’état d’esprit, la joie de vivre et le respect des traditions qui l’animent depuis sa fondation perdurent à jamais. Que les enfants de nos enfants puissent encore, dans l’avenir et avec fierté, perpétuer l’existence de la Société Vaudoise de Navigation, notre Chère NANA, contre vents et « seiches ».

Georges Christinat
Président d’honneur